Le cours de l’or vient d’atteindre un nouveau sommet, franchissant la barre des 4 000 $ l’once. Une performance impressionnante, alors que les marchés boursiers semblent déjà vivre une bulle alimentée par l’IA et l’euphorie technologique.
Mais sous la surface, la nervosité est palpable : dollar fragilisé, dettes publiques record, signes de ralentissement économique… tout pointe vers une tempête parfaite pour les valeurs refuges. Et comme souvent, c’est l’or qui attire la lumière.
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L’or, une valeur refuge intemporelle
« L’or est la monnaie de la peur… et de la patience. »
Depuis cinq millénaires, l’or traverse les guerres, les crises et les révolutions sans jamais perdre son aura. Ce n’est ni une promesse, ni une dette : c’est un symbole de confiance pure.
Contrairement aux monnaies qu’on imprime à volonté, l’or est limité par nature. On estime que 216 000 tonnes seulement ont été extraites dans l’histoire.
Cette rareté explique pourquoi, à chaque période de doute ou d’inflation, les investisseurs reviennent vers lui presque par réflexe.
En tant qu’actif physique et tangible, l’or existe en dehors du système bancaire et ne dépend d’aucun émetteur. Contrairement à une devise fiduciaire, il ne peut pas être imprimé par une banque centrale ou dévalué à volonté.
« L’or ne peut pas être conjuré ex nihilo, contrairement aux monnaies »
C’est pourquoi historiquement, dans les périodes de forte création monétaire (baisse des taux, quantitative easing, etc.), l’or est perçu comme un rempart contre l’inflation et la dépréciation des devises . De même, le métal jaune n’ayant aucun risque de contrepartie, il offre une assurance en cas de choc financier : sa valeur ne dépend pas de la solvabilité d’un débiteur ou du bon fonctionnement d’une institution, à la différence d’une obligation ou d’un dépôt bancaire.
Pourquoi le prix de l’or grimpe-t-il autant en 2025 ?
#1 - Le retour de la peur sur les marchés
Les valorisations délirantes dans le secteur de l’intelligence artificielle rappellent à certains la bulle Internet des années 2000. Les indices grimpent, mais la méfiance monte aussi.
Les investisseurs cherchent un abri solide avant une éventuelle correction. L’or profite directement de cette prudence : il redevient une assurance psychologique face à la volatilité.
#2 - La dédollarisation accélérée
La domination du dollar est de plus en plus contestée. Les banques centrales de Chine, d’Inde et de Russie achètent massivement de l’or pour réduire leur dépendance au billet vert.
Résultat : une demande institutionnelle historique, supérieure à 1 000 tonnes par an depuis 2022.
Chaque tonne retirée du marché renforce l’idée que l’or redevient un étalon de confiance mondiale, à l’heure où la crédibilité des devises s’effrite.
#3 - Les dettes explosent, les taux s’essoufflent
Aux États-Unis, la dette publique frôle les 37 000 milliards de dollars. Pour éviter la crise, la Fed laisse entrevoir une pause dans la hausse des taux, voire une baisse prochaine.
Or, quand les taux réels chutent, l’or devient mécaniquement plus attractif : il ne rapporte rien, certes, mais il ne perd rien non plus. Dans un environnement de monnaie bon marché, le métal jaune redevient une alternative crédible à la liquidité.
#4 - L’incertitude géopolitique
Entre tensions commerciales, conflits régionaux et instabilité politique, la planète reste sur un fil. Chaque crise rallume l’intérêt pour les actifs tangibles.
Comme le résumait Ray Dalio : “Si vous ne détenez pas d’or, vous ne connaissez pas l’histoire.”
Reste à savoir comment profiter de cette dynamique sans s’exposer inutilement.
💡 À retenir
L’or a déjà connu des pics historiques suivis de corrections brutales. En janvier 1980, en pleine flambée inflationniste, le cours de l’or a culminé à 850 $ l’once (environ 3 493 $ d’aujourd’hui), avant de retomber de 65 % en l’espace d’un an . De même, après le sommet de septembre 2011 (suite à la crise financière de 2008-2009), l’or a perdu plus d’un tiers de sa valeur en deux ans . Ces précédents rappellent que même considéré comme “stable”, le métal jaune n’est pas à l’abri de fortes fluctuations et qu’une envolée peut être suivie d’une baisse durable.
Comment investir dans l’or ?
L’or ne se résume pas à des lingots enfermés dans un coffre. Il existe plusieurs manières d’y accéder, selon son profil et son horizon d’investissement.
| Forme d’investissement | Avantages principaux | Points de vigilance |
| Or physique (pièces, lingots) |
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| ETF “adossé or” |
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| Actions minières |
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L’or physique reste le choix “instinctif” des épargnants prudents. Il rassure, mais il coûte à conserver.
Les ETF or offrent une solution moderne et liquide, parfaite pour une exposition simple. Quant aux actions minières, elles séduisent ceux qui veulent miser sur la croissance du secteur plutôt que sur le métal lui-même.
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💡 Rappel utile
Le placement dans l’or est un placement “nul” : il ne rapporte rien, mais il ne trahit pas. C’est la valeur de l’attente, pas celle du rendement.
L’or a-t-il toujours sa place dans un portefeuille diversifié ?
L’or ne doit pas devenir le cœur d’une stratégie, mais un filet de sécurité. La plupart des analystes recommandent d’y consacrer 5 % à 10 % du patrimoine, selon le niveau de risque accepté.
Une petite poche d’or sert de stabilisateur : quand les marchés paniquent, il amortit la chute. Mais une surexposition peut coûter cher : l’or n’engendre ni intérêts ni croissance, et son prix peut stagner des années.
« L’or ne rend pas riche, mais il évite de devenir pauvre. »
Conclusion
La flambée de l’or en 2025 n’est pas un hasard : c’est le reflet d’un monde en quête de repères.
Bulle technologique, incertitudes économiques, dettes incontrôlées… chaque fois que la confiance vacille, le métal jaune reprend son rôle ancestral : protéger la valeur.
Mais attention à ne pas confondre refuge et pari. L’or n’est pas une fusée spéculative, c’est une assurance silencieuse. Il ne s’achète pas pour faire fortune, mais pour garder son cap quand tout vacille.
Et à ce jeu-là, après cinq millénaires d’histoire, l’or n’a encore jamais failli.
Et si l’histoire se répétait ? À chaque grande mutation technologique, les investisseurs redécouvrent les vertus du tangible.
Un investisseur prudent peut allouer entre 5 et 10 % à l’or pour sécuriser son capital. Les profils plus offensifs se limitent souvent à 3 à 5 %, afin de préserver la performance globale du portefeuille.
Les ETF, certificats ou contrats sur indices permettent d’investir dans l’or sans posséder de lingots. Ces solutions sont pratiques et liquides, mais comportent un risque de contrepartie et une fiscalité spécifique.
Parmi les plus populaires figurent SPDR Gold Shares, Invesco Physical Gold et iShares Gold Trust. Leurs frais de gestion tournent autour de 0,15 à 0,40 % par an selon les options de couverture et l’émetteur.
L’or papier agit comme un stabilisateur en période d’incertitude. Intégré à hauteur de 5 % environ, il protège le portefeuille contre l’inflation et la volatilité sans nuire à sa performance globale.