Twitter : Elon Musk parviendra-t-il à ses fins ? 

La nouvelle selon laquelle Elon Musk, l’homme d'affaires aux 200 milliards de dollars, a acheté une participation importante dans Twitter avait fait exploser l'action de la plateforme de médias sociaux à la hausse début avril. Le PDG de Tesla voit plus grand aujourd’hui et souhaite racheter le réseau social pour 43 milliards de dollars. Les investisseurs espèrent que Musk jouera un rôle actif dans l'entreprise et contribuera à lui assurer un avenir meilleur. Par ailleurs, Musk et ses conseillers sont actuellement en pleine opération de démarchage à Wall Street pour voir qui serait prêt à prêter de l'argent pour financer l'offre sur Twitter. Quel serait alors l’impact du rachat de Twitter par Elon Musk ? Parviendra-t-il à racheter le réseau social malgré les obstacles qui se dressent sur son chemin ? 

La proposition d’Elon Musk

Elon Musk a déposé début avril une déclaration à la SEC indiquant qu'il avait acquis une participation importante dans Twitter. Dans cette déclaration, Musk a déclaré qu'il possédait désormais près de 73,5 millions d'actions Twitter, soit une participation d'environ 9,2 % dans la société. Le cours de l'action Twitter a bondi de 27 % suite à cette annonce. Cette participation massive a fait instantanément de Musk le plus grand actionnaire de Twitter, dépassant les participations détenues par des gestionnaires d'actifs comme Vanguard ou BlackRock.

Le formulaire de dépôt initial laissait entendre que Musk n'avait pas l'intention de jouer un rôle actif dans l'entreprise, toutefois, cela s'est rapidement avéré faux puisque Twitter a annoncé que Musk allait rejoindre son conseil d'administration. Elon Musk est un acteur majeur sur le réseau social car il possède plus de 82 millions de followers sur le réseau. Il a par la suite ravivé la flamme des spéculations selon lesquelles il lancerait une offre publique d'achat sur les actions de Twitter au cas où le conseil d'administration résisterait à sa proposition d'acquérir 100% de l'entreprise et de la rendre privée. Il a ensuite intensifié son intérêt en présentant une proposition non sollicitée de 43 milliards de dollars visant à privatiser la société.

Le conseil d'administration de Twitter n'a pas encore donné de réponse officielle, mais il a commencé à prendre des mesures défensives pour empêcher une prise de contrôle. Certes Elon Musk pourrait améliorer le fonctionnement du réseau social, mais le PDG de Tesla présente également certains traits qui pourraient faire de lui un fardeau pour l'entreprise. Il a connu des heurts avec l'organisme de surveillance financière américain dans le passé, son avis très franc sur certaines entreprises et sa critique de Twitter ont dérangé les autorités. Cela signifie que le risque de nouveaux affrontements avec la SEC au sujet de ses messages sur Twitter reste réel. En théorie, cela pourrait conduire la SEC à imposer des limites à la manière dont Musk peut utiliser son compte Twitter. Le fait que le directeur d'une entreprise se voit interdire l'utilisation des produits de sa propre société ne serait certainement pas une bonne image de marque.

Les sociétés de capital-investissement s’en mêlent

Même si l’on sait que Elon Musk dispose de sources de financement pour lancer son opération, il va tout de même se heurter à un certain nombre d’obstacles. En effet, Blackstone, Vista et Brookfield excluent de financer l'offre d'Elon Musk sur Twitter. La réticence de certains des plus grands noms du capital-investissement à s'impliquer dans l'aventure Twitter de Musk souligne les obstacles auxquels il doit faire face pour prendre le contrôle de la société de médias sociaux. En plus de réunir le financement, il doit convaincre le conseil d'administration de la société. Twitter a déjà lancé une défense par pilule empoisonnée, outil juridique et financier qui délivre à certains actionnaires en place un régime de droits spécifiques leur permettant de monter davantage au capital à un prix réduit dès lors qu'un acquéreur tente de prendre le contrôle de l'entreprise, pour contrecarrer l'offre de Musk de privatiser la société à 54,20 dollars par action. À 43 milliards de dollars, l'opération serait l'un des rachats par emprunt les plus importants jamais enregistrés, ce qui soulève des questions quant à sa rentabilité pour les bailleurs de fonds potentiels. Pourtant, le PDG de Tesla pourrait ne pas être totalement seul dans sa bataille. Apollo Global Management souhaite participer à une offre de rachat de Twitter sous la forme d'un crédit ou d'une action privilégiée. Twitter aurait également suscité l'intérêt d'autres parties, dont la société de capital-investissement Thoma Bravo, spécialisée dans les technologies. La partie ne semble pas encore finie pour Elon Musk.

Point technique 

Après le gap haussier massif de début avril suite à la prise de participation de 9% de Musk dans Twitter (TWTR.US), les cours se sont repliés par la suite et évoluent de manière mitigée dans l’attente de l’issue de l’opération de Musk. D’un point de vue technique, le RSI continue d’évoluer au-dessus de sa zone de neutralité de 50, ce qui signifie que les acheteurs ont toujours l’avantage. Le support de 46,05 où coïncide le retracement de Fibonacci à 38,2% de la baisse entamée fin octobre 2021 joue un rôle majeur et toute cassure ou franchissement décisif de ce niveau nous donnerait un indice sur la tendance à venir. Source : xStation5

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