Brexit : l’avenir incertain du Royaume-Uni

Admin08/09/16 (mise à jour il y a 7 ans, 7 mois)uk, royaume-uni, Brexit, Theresa May

Brexit : l’avenir incertain du Royaume-Uni
Brexit : l’avenir incertain du Royaume-Uni

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Alors que les Britanniques se sont déclarés en faveur d’une sortie de l’Union Européenne depuis deux mois maintenant, les premières démarches n’ont pas encore été déclenchées afin d’entamer ce « divorce ».  Dans un premier temps, les conséquences économiques directes ont été moins fortes que prévues pour l’économie britannique avec des indicateurs économiques positifs malgré le résultat du vote. Ainsi, même si  l’économie a été touchée par le Brexit, elle a jusqu’à maintenant réussi à garder une certaine stabilité. Cependant les mois à venir risquent d‘être plus difficiles, alors que seront mises en place les mesures de sortie du pays de l’Union Européenne.

Le gouvernement, dirigé maintenant par Theresa May depuis la démission de David Cameron, se veut néanmoins confiant sur la capacité du pays à résister économiquement à ces changements. Cet optimisme n’est cependant pas partagé par l’ensemble des partenaires économiques du Royaume-Uni, qui suivront avec attention les négociations entre Londres et Bruxelles.

C’est notamment le cas du Japon, un des principaux partenaires économiques du Royaume-Uni, pour qui le pays était, jusqu’au résultat du vote, une porte d’entrée sur le marché de l’Union Européenne. Le Royaume-Uni représente en effet la moitié des investissements nippons directs à l’étranger consacrés à l’Union Européenne, avec une forte concentration de banques, de constructeurs automobiles, de laboratoires pharmaceutiques. Ces entreprises emploient ainsi plus de 140 000 personnes au Royaume-Uni.

Le gouvernement japonais a depuis le Brexit recueilli les inquiétudes des principales entreprises nippones implantées sur le sol britannique puis les a transmises au gouvernement britannique actuel.

Les points d’inquiétude sont les suivants :

la protection et le maintien des accords de libre-échange pour éviter ainsi la mise en place de nouvelles contraintes douanières entre l’ile britannique et l’Union Européenne.

les constructeurs souhaitent pouvoir toujours bénéficier du « Made in EU » pour les produits fabriqués au Royaume-Uni.

du côté des banques, c’est surtout le maintien du « passeport européen » qui inquiète, ce passeport qui permet aux institutions financières basées à Londres de pouvoir accéder à l’ensemble du marché de l’Union Européenne.

enfin du côté des grands laboratoires pharmaceutiques nippons, il est essentiel que les activités de recherche puissent encore jouir des fonds européens dont ils bénéficient avec leurs partenariats britanniques.

Le gouvernement de Tokyo a ainsi clairement indiqués les points essentiels pour maintenir les activités nippones au Royaume-Uni, et qui pourraient conduire à un retrait des investissements nippons s’ils n’étaient pas pris en compte.

De son côté, le Royaume-Uni veut aussi se prémunir contre les éventuelles conséquences négatives d’un Brexit, conscient des éventuelles difficultés à venir. Comme Theresa May l’a déclaré avant son départ pour le G20 en Chine :

theresa may"Nous devons nous préparer à l'idée que des moments difficiles nous attendent"

, tout en étant  optimiste.  En effet, les chiffres de l’économie britannique Post Brexit montre pour l’instant sa résistance. La procédure de « divorce » entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne devrait être lancée à la fin de l’année. A partir du moment ou l’article 50 du traité de Lisbonne sera activé, le Royaume-Uni disposera de deux ans pour négocier les conditions de son départ et sa nouvelle relation avec l’UE. Mais le gouvernement travaille déjà sur la relation nouvelle qu’il souhaite mettre en place avec l’Union Européenne.

En parallèle, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour atténuer les effets du Brexit, comme par exemple la création d’un fond de 3 milliards de livres sterling pour soutenir le marché immobilier. L’idée de ce fond est de soutenir l’investissement des constructeurs, d’inciter à la construction de nouveaux projets résidentiels ainsi que de soutenir les programmes de construction d‘infrastructures. Ce nouveau fond s’adresse surtout aux promoteurs de petites et moyennes tailles et devrait donner accès à des prêts avantageux et a des réductions de procédures administratives. Il est encore difficile d’établir les conséquences réelles du Brexit sur le marché de l’immobilier britannique, mais le gouvernement souhaite prendre les devants avec des programmes de soutiens conséquents.

D’un point de vue politique Theresa May a réaffirmé qu’elle ne déclencherait pas d’élections anticipées, préférant donner au Royaume-Uni une période de stabilité politique alors que des mois délicats s’annoncent. Les prochaines élections auront ainsi lieu en 2020.

Les enjeux des prochains mois seront décisifs pour l’économie britannique et la façon dont le pays décidera de se positionner par rapport à l’Union Européenne. Il faudra d’une part satisfaire les citoyens du Royaume-Uni qui ont voté pour le départ de l’Union Européenne, et en même temps ménager les intérêts économiques et les investissements étrangers pour ne pas assister à une fuite des capitaux vers d’autres pays de l’UE. Si le Royaume-Uni ne réussit pas à établir une relation économiquement avantageuse avec l’Union Européenne, son économie, résistante jusqu’à présent,  montrera certainement des signes de faiblesse. 

Dernière mise à jour le 08/09/16

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